« Si j'arrive avant toi, tu m'offres un dîner. » Avait-elle dit en montrant l'autre bout de la plage en riant. Puis, avant d'abords à reculons, elle entreprit finalement de courir, insouciante, ses pieds semblant bouger au dessus du sable, poursuivis par Francesco qui la laissait arriver volontairement, lui offrir un dîner, il ne demandait que ça. Ils étaient ensemble depuis pas mal de temps déjà. De toutes les femmes qu'il avait connu, Mélissa avait été la seule qui l'avait fait changer, elle l'avait rendu meilleur et surtout, l'avait rendu fidèle et incroyablement amoureux. « J'ai gagné … mais t'as pas vraiment jouer. » Minauda-t-elle, avec léger sourire angélique sur ses lèvres fines et son visage enfantin. « Aucune importance, le dîner est a mes frais. » Elle lui sourit et attrape sa main, l'embrassant avec la passion des premiers jours et l'entraîne avec lui pour ce fameux dîner. Ils sont fusionnel, amoureux, passionnés. On pourrait croire qu'ils sont fait l'un pour l'autre …

« Francesco, faut que je te parle. » Dit-elle en abaissant son magazine pour le regarder. Il est insouciant, il l'aime éperdument, il la regarde amoureusement. Mélissa se redresse, l'air grave et dérangé. Son regard plonge dans celui de son petit-ami et elle débute, un peu gêner. « Voilà écoute … j'ai parlé avec mon père, très longuement d'ailleurs. Tu sais comme on s'entend bien ? Je ne peux pas le décevoir, ça me tuerais et … bref, après lui avoir parlé, il s'est avéré qu'il ne t'apprécie pas autant que je l'espérais. Il me voit avec quelqu'un de plus … moins … feignant ? Ou plutôt de plus … stable. Tu étais trop volage avant de me rencontrer et ça l'effraie. Je … désolé... » Il la dévisage tandis que son visage se décompose lentement. C'est la parfaite désillusion, la fin d'un rêve, d'un idéal, que faut-il croire après cela ? C'est dévastateur, meurtrier. Son regard presque implorant ne semble pas l'atteindre. « Mel, je t'aime. » Tente-t-il, vainement, il le sais. Mélissa est le genre de fille pour qui la parole du paternel est semblable à la parole divine. « Je t'aime aussi. » L’espoir renaît … jusqu’à se qu’il la découvre fiancé à un autre. Elle lui avait promis que c’était temporaire, le temps de calmer son père mais trois mois après, ils en étaient au même point et Francesco avait sans doute prit al décision la plus difficile de toute sa vie. « On arrête là, Melissa. » Ses yeux de cocker vinrent se poser sur elle. « Pardon ? » Il soupire, se lève et lui sourit pourtant. « J’ai attendu, encore et encore mais je vois parfaitement l’issus de toute cette mascarade, je ne saurais pas l’homme dans l’ombre. Vit ta vie avec ton fiancé. Oublie moi. » Il lui lance un ultime regard, plein de peine, il regrette déjà de faire ça, mais il sait que c’est mieux pour lui. Alors il s’en va, tournant le dos à la belle, son seul amour qui préférait ce fiancé inconnu à celui qu’elle disait aimer.

« Francesco Di Valencio lâche moi cette daube immédiatement ou je t'arrache les yeux avec ma pince a épiler. » Charmant, effectivement. Lorena-Rosa n'avait jamais été le genre de fille très subtile, quand bien même elle avait été éduqué dans une famille de bourgeois avec un balais dans le derrière, on aurait plutôt pu croire que c'était une charretière vêtues en prada. ''La fermière s'habille en Prada'', voilà ! Et elle avait beau être la cadette de la famille Di Valencio, elle demeurait pourtant la plus responsable des deux. « Oh … Maman ? T'as rajeunis, c'est le lifting qui fait ça ? » Avait-il dit, aussi bien pour l'énerver que pour aiguiser sa façon sarcastique d'être avec les gens. C'était tellement bon de tous les envoyer paître à coup de remarque pas toujours très obligeante. Cependant, elle ne montra en rien qu'elle pouvait être blessée par la remarque et se contenta de lui arracher la came des mains. « Ecoute moi bien, crétin de mes deux, tu vas sortir tes doigts d'ou j'pense et me faire le plaisir d'arrêter de déprimer pour cette greluche aux yeux de biche et recommencer à vivre. Tu m'fais chier Francesco » Soupirant, il se cala dans le canapé du carré vip dans lequel il était et offrit un sourire à sa cadette. Sortant un join de sa poche, il l'alluma expressément pour la narguer. « Tu me fais chier aussi, Rosa chérie. » Roulant les yeux, elle alla s'asseoir à côté de son frère, posant son sac l'air résigné, croisant les bras sur sa menu poitrine et attendit. « Parfait, maintenant c'est bon: je te suivrais partout, jusqu'au pôle nord s'il le faut et même dans les toilettes des mecs tant que t'auras pas changer de comportement. » Se que Lorena-Rosa Di Valencio disait, Lorena-Rosa Di Valencio le faisait. Francesco s'en rendit bien vite compte. Au bout d'une semaine, il avait finit par lâché prise et avait suivit les conseils de sa sœur: s'en était finit de la drogue et de l'alcool.

« Francesco Di Valencio, je t'interdis de faire ça. » D'avance, Francesco roulait les yeux, quand les phrases de sa sœur débutait ainsi, il savait qu'il était franchement mal partit. « Fou moi la paix, Lorena. » Marmonna-t-il, enfermé dans la salle de bain. Il en fallut peu, de temps, avant qu'il n'entende sa frangine tambouriner à la porte comme une dégénérée dans l'espoir qu'il ouvre et la laisse entrer. « C'est quoi cette histoire ? Tu t'casses à l'armée ? T'es pas gêné frangin ! Tu te tuerais en nettoyant ton arme. Putain … Francesco … me laisse pas dans cette baraque de timbrés. » Sa gorge, doucement, se noua. Abandonner Rosa, c'était sans doute la chose la plus dure à faire dans son existence pourrie. Dur. Un long silence, plus de coup sur la porte, juste le doux silence du mal-être. « J'dois y aller Rosi, je veux changer d'air. » Il entendit un bruissement derrière sa porte: sa sœur qui glissait le long de celle-ci pour s'y adosser en étant assise, un long soupir. A croire qu'elle abandonnait. Jamais il ne l'avait vu lâcher prise. « Tu veux changer d'air ? Viens, on va en France, ou au Brésil tient ! J'ai toujours voulu voir Rio. Mais m'abandonne pas Francesco, j't'en supplie, m'abandonne pas. » Sa voix n'était que soupir. « J'ai b'soin d'toi, t'es mon seul soutient. » Encore une fois, Lorena-Rosa Di Valencio bouleversait tout ses plans, encore une fois, il faisait les choses pour elle, c'était Lorena. C'était sa Rosa. Sa sœur. La seule personne pour qui il oserait sauter d'un pont, désormais.

Emménageant alors à Vérone, avec sa soeurette à ses côtés, Francesco à adopter une vie sans trop d’attaches : pas d’attache, pas de souffrance. Il se complait dans cette façon d’être et la juge adéquate en toutes circonstances. L’amour l’effraie.