« Clio, je peux te parler ? » Le regard poser sur son livre de mathématique, la jeune fille se redressa immédiatement pour voir son frère sur le pas de sa porte avec un petit sourire contrit. Elle délaissa immédiatement ses devoirs pour lui faire signe de rentrer dans sa chambre, pour lui elle avait toujours du temps et il le savait très bien. Après tout, valait mieux qu'ils s'entendent bien parce que avec leurs parents qui avaient toujours quelque chose à faire, ils se retrouveraient seuls sans personne avec qui discuter hors la cuisinière ou la femme de ménage. Une fois installer sur son lit, elle se retourna pour être face à lui avec un air encourageant sur le visage. « Qu'est-ce qu'il y Gian ? Un problème à l'Université ? » Il secoua la tête avant de se passer une main sur le visage, ça avait l'air vraiment très important à la vue de son comportement plus qu'étrange. Une idée traversa sa tête et elle mit une main devant sa bouche. « Oh mon Dieu, tu as mit une fille enceinte, c'est ça ? » Un éclat de rire passa les lèvres de son frère et elle se demandais ce qu'il y avait de si drôle dans ce qu'elle venait de dire, c'était une possibilité, après tout il avait toujours eu beaucoup de succès auprès de la gent féminine. Il secoua la tête avant de reprendre la parole. « Non, mais dans un sens je crois que j'aurais préféré. » Alors là, il lui mettait encore plus de doutes et en voyant sa manière d'agir, ça devait être quelque chose de très dur à avouer. Est-ce qu'il en avait déjà parler avec leurs parents ? Certainement pas, sinon elle n'en aurait déjà entendu des échos. Il fallait bien dire ce qu'il en était, sa mère avait toujours du mal à tenir sa langue et c'était en partie de sa faute si tout le monde avait été au courant de l'escroquerie à l'assurance qu'avait faite Elisabetta Oriani. Cette dernière avait perdu en partie sa notoriété dans le monde des affaires à cause de ça, mais l'avantage pour les femmes mondaines c'est que ça avait alimenter les cancans pendant un moment. « Parle Gianluca, parce que là tu me fait vraiment peur... Tu as tué quelqu'un sans le vouloir ? Tu as emprunter du fric à un mec louche qui veux te faire la peau ? Tu te drogue ? » Son débit de parole était toujours légèrement au dessus de la moyenne quand elle commençais à paniquer, ce qui était le cas. D'habitude son frère ne tournait jamais autour du pot, il fallait qu'il parle avant qu'elle ne prenne la décision de se lever pour aller le secouer comme un pommier. « Je suis amoureux... » Ce n'était que ça, elle poussa un soupir de soulagement avant de se lever pour aller s'installer à côté de lui sur son lit et passer un bras autour de ses épaules. Il avait l'air complètement terroriser, pourtant il avait déjà eu bon nombre de petites-amies et il y avait sûrement eu de l'amour entre eux. Enfin il n'en avait jamais vraiment parler ensemble, mais il lui suffisait de se souvenir de Lucia, cette fille lui avait tout bonnement retourner l'esprit. « C'est tout ? Tu as peur d'en parler parce que maman va tout de suite penser au mariage si tu lui annonce ce genre de chose, c'est ça ? » Son frère tourna son visage vers elle et l’inquiétude qu'elle y vit lui fit vraiment peur. Il devait y avoir autre chose, c'était peut-être une fille de petite famille, sans aucunes richesses ou bien qui était mariée, il ne pouvait tout bonnement ne pas en être autrement. « Clio, je suis venu en parler avec toi car je suis certains que tu ne me jugera pas, parce que tu est ma petite sœur et que nous avons toujours été là, l'un pour l'autre... Ca m'est tombé dessus comme ça, je ne m'y attendais pas même s'il y a quelques moments où je me suis poser des questions, réellement... Je suis un être abject, je le sais et nos parents ne pourront pas dire le contraire... Parce que j'aime un autre homme Lio... Je suis gay. »

La soirée avait commencer assez tard, mais Clio avait accepter de venir pour raccompagner son frère si ce dernier avait trop bu, c'était chacun leur tour et elle était le SAM de la soirée. Puis il allait en profiter un maximum puisque son petit-ami avait réussi à se libérer de ses obligations familiales pour passer un peu de temps en sa compagnie. Heureusement qu'il n'y avait pas beaucoup de personnes qui connaissaient les Moretti dans cette soirée ou alors qui se fichait bien de ce que pouvait faire leur fils. La jeune femme avait été assez stupéfaite quand son frère lui avait annoncer il y avait maintenant près de deux ans son homosexualité, mais elle avait accepter cette différence même si elle savait que ses parents ne pourraient jamais faire de même. Leur famille était très croyante, alors un de leurs enfants gay, se serait tout bonnement une honte à leurs yeux. Elle s'en fichait, il était heureux ainsi et c'était tout ce qui comptait à leurs yeux. Puis ils avaient une amie dans leur entourage qui avait aussi une orientation sexuelle « gênante », donc les deux jeunes gens se faisait passer pour un couple. S'il le fallait, ils passeraient par la case mariage juste pour l'honneur de leur clan. Mais bon, il était loin d'en être question pour le moment. C'est en se dirigeant vers le bar qu'elle croisa pour la première fois son regard, il était installer dans un coin de la salle avec un verre à la main et regardait ce qui l'entourait. Elle le regarda pendant un bon moment avant de prendre une autre direction qui l'espérait l'emmènerais dans un endroit un peu plus calme, pourquoi pas à l'extérieur. Une fois sur une petite terrasse, elle s'installa sur une chaise et leva les yeux vers le ciel pour regarder les étoiles qui y brillaient... C'était quelque chose qu'elle faisait souvent, même si c'était devenu plus rare depuis qu'elle faisait ses études pour devenir Kinésithérapeute. « Bonsoir. » Elle se retourna avec un sursaut et fut surprise de voir le garçon qui avait attirer son attention quelques instants plus tôt. Il était encore plus beau. « Bonsoir... Vous êtes venu profiter d'un peu de calme avant de retourner dans la fosse aux lions ? » Elle l'avait vouvoyer sans le vouloir, c'était son éducation et il n'avait pas l'air surpris. « Oui, c'est beaucoup trop bruyant à l'intérieur... Je m'appelle Romeo. » Un grand sourire se posa sur ses lèvres et elle détourna le visage pour ne pas qu'il le remarque, ce prénom était assez courant, mais là elle avait l'impression d'y voir un signe. « Clio... Clio di Moretti. » Il s'installa à ses côtés et ils discutèrent un bon moment, de leurs vies, de leurs études mais aussi de leurs rêves par rapport à leurs avenirs. Ce n'est seulement en entendant la voix de son frère pratiquement une heure plus tard qu'elle revint dans le monde réel et se leva de sa chaise pour aller le rejoindre. Alors qu'elle allait passer la porte-fenêtre pour rentrer dans la maison, sa voix l'interpella. « J'espère te revoir bientôt, Clio. » C'est avec le sourire aux lèvres et le cœur léger qu'elle rejoignit son aîné qui était près à partir. Il l'avait tutoyer.

« Nous devrions parler de la cérémonie les enfants, la mariage est tout de même dans moins d'une année. » Clio se redressa légèrement en entendant la voix de sa belle-mère retentir, elle avait carrément oublier qu'elle avait accepter de se retrouver avec eux pour mettre tout en place. Heureusement, Romeo avait aussi accepter de subir la torture et elle ne pouvait que l'en remercier. Il ne voulait pas trop de faste, quelque chose de simple sans fanfreluche, tout comme elle le voulais. Ils étaient sur la même longueur d'onde et cela depuis le début de leur relation. Après leur rencontre à la fête, ils s'étaient retrouver à un gala en compagnie de leurs familles qui se connaissaient depuis des générations, au bout du compte et pratiquement six ans plus tard, ils se retrouvaient fiancés. Elle était plus qu'heureuse, il était l'homme de sa vie. « Vous avez raison ma chère, ils ne prennent pas encore conscience que le grand moment arrive très vite. Cela va être exceptionnel. » Elles commencèrent alors à parler de tout ce qui faudrait, des petits détails qui feraient que ce mariage serait celui de l'année à Verone, celui dont tout le monde parlerait. Tout ce que Clio compris, c'est qu'elles n'avaient pas assimiler qu'ils voulaient quelque chose de simple, tout le contraire de leurs souhaits. Elle allait répliquer quand Romeo se mit sur ses pieds et s'excusa avant de quitter la pièce. C'était étrange et elle fit la même chose pour le suivre, le retrouvant dans la cuisine avec une bière à la main, ce qui lui arrivait que très rarement. « Que ce passe-t-il ? Quelque chose ne va pas ? » Son ton était doux, comme toujours quand elle était à ses côtés, elle n'aimait pas voir qu'il n'allait pas bien et là, c'était plus que flagrant et elle s'en voulait de ne pas l'avoir vu avant. Il soupira avant de planter son regard dans le sien. « Je ne suis plus sûr de vouloir me marié. » Clio sentit son cœur manquer plusieurs battements et elle dû se retenir à la table pour ne pas tomber sur le sol, elle le vit s'approcher mais fit un geste pour l'arrêter. Elle commença a réfléchir à tout ce qu'elle avait pu faire de mal pour qu'il change d'avis, il n'y avait rien qui lui venait à l'esprit si elle omettait le fait qu'elle travaillait un peu plus ces derniers temps. Les larmes étaient en train d'affluer, mais elle les retenaient du mieux possible pour ne pas qu'il voie que cela était en train de l'atteindre, il ne le fallait pas. Au bout de quelques minutes, elle se redressa et lissa sa robe avant de reprendre la direction de la salle mais elle ne s'attendait pas à ce qu'il la retienne. « Ce n'est pas contre toi, je t'aime plus que tout... Mais elle est de retour. » Clio baissa les yeux, elle savait de qui il parlait, cette fille qu'il avait tant aimer et qui était partie avec ses parents quand ils avaient déménager. Il n'avait jamais pu l'oublier, même si elle ne le sentait jamais ailleurs quand il était avec elle. « Soit heureux, c'est tout ce que je te souhaite. »